La boulette : un drame ou une chance ?
L’un des derniers articles de RHEOPOLE proposait une recette infaillible pour rater la fonction managériale.
Persévérons dans l’erreur… pour le meilleur !
La boulette créative
Vous est-il arrivé, un jour, d’être distrait.e sur la route et, en vous trompant, de découvrir un nouvel itinéraire, plus intéressant ?
De la même façon, un doigt qui traîne malencontreusement sur le clavier et qui appuie sur la “mauvaise” touche permet parfois de faire l’expérience d’une fonctionnalité fort intéressante, insoupçonnée.
C’était il y a dix ans, loin de tout commerce. Ce soir-là, si j’avais fait les courses comme convenu, le réfrigérateur n’aurait pas été vide. Je n’aurais pas eu à “râcler les fonds de tiroir” en quête d’une denrée non périssable. Nous n’aurions jamais goûté ce délicieux toast sardine/ tomates séchées / épices.
Si du lait n’avait pas été oublié par un berger, aurait-on eu l’idée de faire des fromages pour conserver le lait, nourriture précieuse, à l’époque ?
Associées à des facultés de sérendipité (qu’Irving LANGLUIR, prix Nobel de chimie en 1957, définissait comme “l’art de profiter de l’inattendu”), ces erreurs se transforment en opportunités, elles sont source d’innovation.
La boulette décevante
Un peu plus douloureuse sur le moment, la boulette décevante (ou “boulette-claque”) remet en question. Pourquoi le nouveau produit s’est-il mal vendu ? Pourquoi le dernier recrutement s’est-il terminé en conflit ouvert dans l’équipe ? Pourquoi le logiciel n’est-il pas prêt à être mis en production ? Pourquoi n’avons nous pas vu que nous prenions un gros risque ? Pourquoi n’avons-nous pas anticipé la contrainte légale ? Pourquoi les collaborateurs ne font-ils aucune proposition ?
A ce stade, deux postures sont possibles : rejeter la faute à l’extérieur, ou bien prendre sa part de responsabilité et chercher à améliorer le processus en place. Cela est bien sûr valable si une personne de l’équipe dont vous avez la charge n’a pas réalisé l’objectif convenu : déverser sa colère en une bonne remontée de bretelles ou bien analyser ce qui s’est passé et faire grandir la personne et l’équipe ?
Les entreprises pérennes sont évidemment celles qui savent transformer les boulettes en pépites d’or.
Un encouragement à la boulette ?
Si découvertes fortuites et occasions de progresser sont riches, pourquoi ne pas encourager la prise de risque ?
Les anglosaxons l’ont compris depuis fort longtemps. Un dépôt de bilan n’est pas une marque au fer rouge, aux Etats-Unis : c’est une expérience supplémentaire et la preuve d’un esprit d’entreprendre.
Les exemples de l’intérêt d’une liberté de se tromper (dans un cadre sécurisé par l’organisation), de tester, finalement, sont nombreux.
Vous aimeriez en savoir davantage sur la manière de “lâcher” raisonnablement plus pour une meilleure performance économique et humaine ?