Vous restez tard au bureau, travaillez malade et êtes connectés en permanence ? Voilà qui, paradoxalement, pourrait vous coûter cher et pénaliser votre structure.
Ce sujet de la présence chronique, invétérée, coûte que coûte, au travail commence à être pris en compte dans les recherches [1] et émerge dans les actions en milieu professionnel. De quoi s’agit-il exactement et pourquoi s’en préoccuper ?
Le surinvestissement temporel dans le travail revêt diverses formes (heures prolongées le soir, travail chez soi, report de congés pour travailler, refus d’arrêt maladie…) et peut avoir des causes diverses. La France est championne des discussions privilégiées avec le « chef » très tôt le matin ou tard le soir et, plus qu’une question de politique, cette culture nationale se décline à d’autres niveaux (insufflée par la direction ou cultivée par les individus eux-mêmes, y compris dans la répartition des rôles entre hommes et femmes, par exemple). A cet aspect social s’ajoutent des enjeux humains (pour ceux dont l’activité s’adresse à des patients, usagers ou élèves, par exemple), techniques ou financiers (pas d’indemnité d’assurance maladie, position de dirigeant, situation critique de l’entreprise ou autre), l’ensemble étant aggravé par les possibilités offertes par le numérique.
Il n’est donc pas étonnant que les plus concernés par les heures indues soient les salariés en CDD, les cadres qui se sentent indispensables, les salariés dont le métier a une forte composante relationnelle et les chefs d’entreprise.
Pourquoi se préoccuper de cette question ? Parce que les conséquences, multiformes (atteinte de la santé voire burnout, accidents, débordements sur la vie personnelle, chute de la qualité du travail, de la productivité et, pour ceux qui viennent travailler malades, contagion donc absentéisme des autres), sont un risque pour la structure.
Ensemble, emparons-nous de ce signal, construisons une analyse de la situation et, à la manière des entreprises socialement innovantes qui témoignent d’une amélioration chiffrée de leurs résultats liée à la lutte contre le « présentésime » [2], imaginons et installons une autre manière de fonctionner, plus équilibrée, avec des objectifs bien établis pour chacun et des moyens de reconnaissance plus pertinents que la présence.
[1] On pourra par exemple lire à ce sujet les productions de l’ANACT ou de Benjamin HUVER et leurs bibliographies respectives.
[2] La société Maviflex est un bon exemple de preuve que les longues journées ne sont pas une fatalité dans les PME.